S’il existe dans notre région un endroit qui n’est pas assez connu, c’est bien le magnifique pont de Maux qui permet de franchir la rivière le Cérou entre les communes de Valdériès et St Jean de Marcel. Quelques locaux, riverains, randonneurs et cavaliers en connaissent l’existence mais cette insuffisance de fréquentation est vraisemblablement due au fait que les chemins d’accès sont en très mauvais état. De plus, la signalisation de ces lieux est quasi inexistante, même Google Maps n’en signale pas la présence. Heureusement, deux personnes souhaitant garder l’anonymat, l’une de St Jean de Marcel, l’autre du secteur de Carmaux, ont décidé d’agir pour la sauvegarde de ce patrimoine. Depuis 6 ou 7 mois, ces bénévoles, amoureux des vieilles pierres, entretiennent régulièrement l’ouvrage et défrichent les berges.
Grâce aux écrits contenus dans 2 livres différents, nous avons pu retracer l’histoire de ce pont. C’est entre le XIIème et XIVème siècle qu’il fut construit pour franchir le Cérou et permettre de joindre Albi à Rodez en passant par Valdériès. Il remplaçait l’ancien tracé de Monestiés et le pont de Cirou. Cette nouvelle voie fut empruntée par les pèlerins de St Jacques de Compostelle venant de Rodez et allant à Toulouse. Elle permit aussi et surtout les échanges de marchandises entre l’albigeois, le ségala via le Puy et Lyon. Vers 1719, des travaux sont réalisés sur l’ouvrage et quelques décennies après, pour répondre à une fréquentation plus importante, une troisième arche fut construite rive gauche. Aujourd’hui, le pont enjambe la rivière de ses trois arches, sur une longueur de 39 m et une largeur de 2,20 m. La limite des 2 communes précitées se situe en son milieu. A présent, tout espoir de rénovation est permis. Ces municipalités sont favorables à la réalisation de travaux afin que ce site ne tombe pas dans l’oubli. Les élèves des deux écoles vont étudier l’histoire du pont de Maux. Un grand bravo à ces bénévoles que les municipalités de St Jean de Marcel et Valdériès remercient bien vivement pour leur travail.